William Shakespeare a dit :
« Faites trembler le sol où rêvent ces dormeurs »

Essayons !

Voici une histoire que beaucoup connaissent mais que peu entendent vraiment.

« Un jour un bébé tigre dont la mère avait été tuée par un chasseur, trouva refuge dans un troupeau de moutons. Il se mit à manger de l’herbe comme les moutons, à bêler comme eux. A la moindre alerte il se réfugiait dans l’étable où les moutons se pavanaient en discours savants et raffinèè...èèè.

Un tigre qui passait par là vit le petit tigre au milieu des moutons, s'approcha et lui dit; " Viens, suis moi, je vais te montrer ton reflet dans le lac, tu n'est pas un mouton, tu es un tigre, le roi des animaux! " Mais le petit tigre eu peur et retourna dans le troupeau de moutons.

Ainsi dans l’oubli de sa Nature Véritable de tigre, il vécut en mouton et mourut en mouton. »

Ainsi en va t’il de l’homme, oublieux de sa Dimension Spirituelle, tourné vers l’avoir, triste, inquiet, stressé, séduit par l’éphémère et le clinquant.

Le but de l’Existence c’est d’être heureux et pour y parvenir nous désirons une voiture, puis une femme ou un mari, puis une maison, de l’argent, une situation qui nous plaise, un statut social, la renommée… et nous finissons par penser : « je serai heureux demain quand j’aurai ceci ou cela ».

Avoir, avoir, à voir la tête de certains gens riches et célèbres qui ont pourtant obtenu tout ce qu’ils désiraient, et leur consommation de tabac, d’alcool, de drogues, force est de constater les limites des valeurs matérialistes. Nous demeurons à la recherche de quelque chose.

"Joie et peines, vont et viennent comme étés et hivers .", rien ne dure, tout change sans cesse, y a t’il alors une découverte fondamentale qui nous comblerait et nous donnerait la paix du cœur et de l’esprit ? La réponse est OUI:

Notre Nature Véritable, notre nature profonde,
est faite de joie sans condition et de plénitude

Seul notre ego, fait de désirs et de peurs, constitue le voile de l’ignorance qui recouvre cette Réalité Bienheureuse trônant au dedans de nous depuis toujours.

(L’ego, le moi illusoire, c’est ce qui en nous a peur et s’inquiète, ce qui en nous est contrarié, ce qui désire toujours autre chose, ce qui refuse ce qui EST, en 3 mots, ce qui souffre.)


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( Illustration de Marol )


Ainsi, la recherche spirituelle consiste à dissiper une illusion pour découvrir ce qui est déjà là, comme le soleil est déjà là derrière les nuages.

La connaissance de notre nature immuable nous mène à ce que l'on appelle en Inde "Sahaja", l'état naturel, sans doutes sans inquiétude, sans tensions, sans  conflits.

La plus belle victoire c’est celle que l’on a sur soi même et la plus merveilleuse aventure qui soit ce n’est pas d’escalader l’Everest, ni d’aller sur Mars, c’est de gravir nos sommets intérieurs, en passant de :


La vaine prétention à l'humilité

    De l’insatisfaction au contentement

      De la peur à l’audace

        De l’avoir à l’Être

         De la tristesse à la Joie

           De l’égoïsme à l’Amour inconditionnel

             Du tumulte à la Paix.

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Aujourd’hui on cours partout, on est pressé.

On sait tout sur tout et on ignore souvent l' Essentiel.

 Dans tous les domaines, le « produire à tout prix », le « tant que ça rapporte », nous pousse sur les rails de l’hypocrisie et de la magouille.

On pollue, on saccage, on détruit, on profite, on abuse, on fait tout, et surtout n’importe quoi, dans l’ignorance et le mépris de la loi universelle de cause à effet.

Gare au retour de manivelle !!

Nous allons souvent à contre-courant des valeurs essentielles de la vie, qui sont la sincérité, le désintéressement, l’amour, la bonté.

Dans notre société de consommation, l’homme s’engage dans un activisme à tout va et cherche à remplir les moindres vides de son existence, qui sont pourtant autant de chances de percevoir le désir de Pureté, de Perfection, d’Infini, d’Absolu qui sommeille au plus intime de soi.

On nous endort, on nous donne notre ronron quotidien, en nous proposant de remplacer un soulagement temporaire… par un autre. Les solutions proposées pour résoudre le mal être fondamental restent dans le domaine de l’avoir, sont superficielles, rase-mottes et à côté de la plaque.

L’homme est assis sur un trésor et il scrute l’horizon à sa recherche !!!! En attendant de le découvrir, il balaye bien dans les coins, mais il fourre la poussière sous le tapis… , voici une histoire extraite d' " Une bouffée d'ermite " de Frère Antoine aux éditions " La table ronde, Les chemins de la sagesse " ;

" Deux autruches se promenaient dans le désert.

L’une d’elle dit :

Hum, ça sent le chasseur !

L’autre répond :

Oui, mettons notre nez dans le sable et nous ne sentirons plus rien.

Je les aperçois, ils approchent !

Oui, mettons nos yeux dans le sable et nous ne verront plus rien.

Je les entends ils sont tout près !

Mettons nos oreilles dans le sable, nous n’entendrons plus rien et nous serons tranquille...

Jusqu'à quand ?

Jusqu'à ce que tu reçoives une décharge de plomb dans le croupion , imbécile !!! "

Pourquoi se réfugier dans une fausse sécurité et attendre qu’un événement douloureux nous réveille pour nous mettre en quête de notre liberté et passer ainsi du bonheur conditionné et temporaire au bonheur non conditionné et permanent ?

Découvrir ce qui ne passe, ni ne lasse, ce qui est toujours là, immuable au sein même de l’impermanence, c’est l’illumination, c’est le sommet du yoga, la fin de la lutte. Quel soulagement, quelle liberté…


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( Illustration de Marol )


Quand on réalise que ce n'est pas le monde qu'il faut changer mais soi-même, on fait le premier pas vers la sagesse. Ainsi apprendre à vivre en harmonie avec les autres, avec sa propre famille, avec soi même, se libérer de notre ego, qui est la cause de toutes souffrances, voilà le but de l’existence.

 Nous vivons comme si nous étions dans une salle d’attente !!.., on attend..!, on attend le week-end, on attend l'été, on attend les vacances, on s'ennuie.., le meilleur c’est toujours pour demain…, ailleurs …, quand les conditions seront réunies.., en tout les cas plus tard. Nous rêvons. Tout est là, il ne manque rien, le plus beau jour de la vie c’est aujourd’hui, le plus beau moment c’est maintenant, dans notre relation avec les autres, avec les choses, avec le monde.


Le Bouddha a enseigné deux choses : la souffrance et comment se libérer de la souffrance. C’est par ici la sortie, on entend ou on n’entend pas, comme dans l’histoire du monsieur qui avait une banane dans l’oreille :

Heu, pardon monsieur, vous avez une banane dans l’oreille.

Hein ?

Si nous restons sourd, le responsable c’est nous.

Soit nous continuons à être sans cesse contrarié, à râler, à errer dans la morne plaine, soit nous prenons de l’altitude et nous nous mettons en quête de notre Nature Fondamentale qui nous donne la Liberté, la Force, la Paix, la Sagesse.

Oui, un jour c’est le déclic, c’est le réveil, c’est l’aube qui se lève et le commencement d’une vie riche de sens, et pleinement vécue.


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